Flash hebdo – 8 février 2016 – Etat d’urgence

Flash hebdoDepuis quelques semaines, nous sommes dans une situation inconfortable…A Toulouse, le danger est grand de voir se fermer deux lieux qui se sont hissés, année après année, au rang d’institutions. Le Fil à plomb et le pavillon Mazar (investi par le Groupe Merci) sont sérieusement menacés, deux projets incontournables promouvant la diversité – mot auquel faut redonner toute sa valeur – culturelle et humaine.

A l’heure de la multiplication des assignations à résidence, les artistes, eux, manquent cruellement de lieux et risquent de se retrouver sans domicile, obligés de chercher une denrée de plus en plus rare : une salle pour répéter et un théâtre pour jouer. D’autres lieux pourtant, à force d’y croire et sans compter leurs énergies (renouvelables? pas si sûr…), font renaître des espaces que l’on croyait disparus. Le théâtre du Pont Neuf et la salle de jazz Le Mandala rejaillissent de leurs cendres tels deux Phoenix.

Cet oiseau sublime revient à la vie et nous dit qu’il faut apprendre de ses échecs, pour ne pas reproduire les mêmes erreurs. De quels échecs s’agit-il ici? Les théâtres ne sont pas des entreprises comme les autres. Leurs valeurs ne devraient pas se calculer en chiffre d’affaires. La richesse produite est inestimable, donc non chiffrable. Naïf ? De l’ordre de l’utopie ? Probablement oui. Et on le revendique !

A Toulouse, un observatoire de l’état d’urgence vient d’être créé pour y dénoncer les abus subis par des citoyens perquisitionnés ou assignés à tort, et faire remonter les dérapages. C’en est un lorsqu’un lieu de culture se meurt, dans l’indifférence générale ou plutôt, quand les pouvoirs publics ne veulent plus les soutenir…

Esprit du 11 janvier 2015, es-tu toujours là ? Pour plus de sérénité, nous croyons encore qu’il faut + de théâtre, + d’éducation, + d’art et…+ de liberté d’expression.

Claire Balerdi